Le parking Ravet est et demeure une aberration

Publié le par Chambéry CAP A GAUCHE

Le parking Ravet est et demeure une aberration

La concertation ne fait rien à l'affaire : relooké, raboté, végétalisé..., et quand bien même le nombre de places de stationnement serait réduit à 70% de la capacité initiale, l'ouvrage n'en sera pas moins un aspirateur à voitures à quelques centaines de mètres du centre historique, un anachronisme environnemental et un contre-sens en matière de déplacements et de mobilités alors que l'offre de stationnement actuelle est très loin d'être saturée.

La responsabilité en incombe bien sûr à l'ancienne majorité de droite, pour laquelle l'exercice de la démocratie s'arrêtait le soir de son élection et pour laquelle, dès lors, tout désaccord et action collective s'apparentaient à un crime de lèse-majesté.

Certes, le nouveau maire de Chambéry, ayant stoppé dès son installation la progression de ce parking monstrueux, a lancé une concertation dont il aurait été de bon ton de se réjouir.

Sauf que les engagements de citoyenneté consciente, participative et active pris devant les électeurs ne sont, pour l'heure, pas tenus.

Les habitants peuvent exprimer leur point de vue sur les projets alternatifs, les aménagements, l'impact sur les modes de déplacements, ... sans qu'aucun élément financier ne vienne éclairer leur réflexion.

Pour le maire, "si l'on parle de chiffres, l'on ne parle plus du projet lui-même" et pour la première adjointe, l'attendu est "l'avis des gens sur la conception, le fonctionnement".

Est-ce à dire que les citoyens ne sont pas capables de s'emparer du sujet dans toutes ses dimensions ?

Ainsi la négociation avec Q-park, délégataire du service public local du stationnement en ouvrages pour 30 ans, est-elle menée dans le secret des affaires, les habitants étant totalement écartés de cette phase qui est pourtant loin d'être neutre pour la collectivité (8 à 12 millions d'euros selon les informations données par la presse locale).

Le financement complémentaire est annoncé par le maire comme sans impact pour les impôts des chambériens : une évidence dans la mesure ou la législation ne permet pas que ce type de service public industriel et commercial puisse être subventionné par le budget municipal !

Mais il ne sera pas sans impact sur les finances communales : si la redevance que le délégataire doit payer à la ville devait être baissée ou s'il devait être exonéré de taxe foncière, ce serait des recettes en moins ... donc à minima des choix ultérieurs de réduction des dépenses de fonctionnement.

Il ne sera pas non plus sans impact sur le quotidien des gens, dont des chambériens, qui n'ont pas le choix d'une mobilité douce ou en commun si le surcoût était également compensé par des augmentations des tarifs des stationnements ou la suppression des gratuités.

Et il ne sera pas sans impact sur la maîtrise par la collectivité de ses choix de gestion de ce service public si la durée de la délégation de service public, déjà exorbitante, devait être allongée de quelques années.

La nouvelle gouvernance de la cité n'a pas jugé utile de mettre tous ces paramètres à l'usage de l'intelligence collective : étonnant, non ?

Chambéry le 13 octobre 2020.

 

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