Cristal Habitat : Mise au point de Cap à Gauche !
Le 19 décembre dernier, le Dauphiné Libéré publiait un article pleine page au titre choc : « Cristal Habitat répond à Cap à Gauche ».
Tel qu’il est présenté, l’article peut laisser à penser que la journaliste a réuni les deux parties autour d’une table, pour les interroger ensemble et confronter leurs points de vue sur chacune des thématiques liées à la question du logement social à Chambéry, sa rénovation, ses conditions et ses conséquences, et la mobilisation que cela a entraîné chez les locataires concerné.es – plusieurs s’étant organisés en collectifs.
Sauf qu’il n’en est rien !
Il n’y a jamais eu de confrontation entre Cristal Habitat et Cap à Gauche sur ce dossier.
Cap à Gauche n’a jamais été interrogé non plus par le Dauphiné afin de donner son point de vue sur les différentes questions soulevées par la politique menée actuellement par le principal bailleur social de la ville et de l'agglomération (2/3 du parc social locatif social de l'agglomération relève de Cristal Habitat).
Cap à Gauche a par contre organisé, à l'occasion de son assemblée générale du 26 novembre, un échange sur le sujet auquel ont pris part d'autres organisations ou mouvements politiques, le Dauphiné étant présent au moment de l'introduction.
En un mot, cet article interroge quant au choix rédactionnel adopté par le quotidien local, qui passe en outre sous silence certains éléments participant pourtant de l'information due aux lecteur.trices.
Le positionnement de Nicolas Gigot, directeur général de Cristal Habitat recruté sous la mandature Dullin/ Dantin, portant publiquement un jugement de valeur sur notre association, pose également question. En sa qualité de directeur général, donc salarié de la société d'économie mixte dont les actionnaires majoritaires sont Grand Chambéry (52,6%) et Chambéry (26,7%), ne sort-il pas de son rôle en exprimant une opinion politique véritable procès d'intention à l'encontre de Cap à Gauche alors que sa fonction consiste à mettre en œuvre les orientations du conseil d'administration ? Qu’il se croit autorisé à s’exprimer ainsi soulève nombres d'interrogations tandis que les élu.es de l’agglomération (7) et de la ville (4) membres du conseil d’administration, restent silencieux depuis des mois face aux demandes des collectifs de locataires ou citoyens – un silence qui n’en devient que plus assourdissant.
Nous rappelons que l'action de Cap à Gauche avec des locataires, qui sont également des citoyen.nes, pour une prise en compte de leurs problèmes et une meilleure réponse à leurs besoins sociaux n'a pas attendu l'élection des exécutifs en place aujourd'hui. Depuis sa création en 2014, l'action de l'association n'est pas déterminée par les personnes au pouvoir mais par leurs choix de politiques publiques dans tous les champs du service public communal et intercommunal. Mais sans doute est-il plus confortable pour certain.es de gommer cette dimension ?
Cette question de la mission de service public du logement social est éminemment politique, en effet et il s'agit d'un sujet qui concerne l'ensemble de la cité -et pas seulement les locataires. Le logement social est un enjeu majeur, afin de garantir le droit au logement digne pour toutes et tous. L'habitat populaire est le déterminant premier de l'inclusion dans la société (vie privée et familiale, santé, conditions d'apprentissages favorables, etc.)
Alors que la fondation Abbé Pierre publiera son 23ème rapport sur « L’état du mal-logement en France » le 1er février prochain, Cap à Gauche avec ses partenaires politiques continue son combat au côtés des collectifs de locataires, et organisera avec elles et eux, et dans le cadre contradictoire nécessaire à la démocratie, des Assises locales du logement social le 29 avril prochain.
Chambéry, le 20 janvier 2023